PARIS-PEKIN-1988 de Zhengzhou à Pékin Chine

1^er Septembre:

Nous partons de Zhengzhou puis nous traversons « Le Fleuve Jaune» à un endroit ou il est très large. Son nom vient de la couleur de ses eaux qui sont effectivement jaunes, enfin plutôt jaunâtres. Nous voyons plus loin de nombreuses rizières. Le temps est de nouveau pluvieux une grande partie de la journée. Le bon état des routes nous permet de rouler à une bonne allure sans prendre de risques.

Nous nous arrêtons pour le repas de midi à proximité d’un chantier routier.

De nombreux hommes et femmes y travaillent. Ils pellettent et piochent, le terrain à la main.

La région est industrielle et la population toujours nombreuse.

Ce soir à l’étape, nous faisons du rangement dans la voiture et un peu de nettoyage. Les voitures sont lavées. Nous devons être prêts pour le grand jour, demain.

Les équipages donnent un coup de main à décharger les deux voitures du camion de dépannage. Le spectacle attire une foule nombreuse.

Notre hôtel est classieux. Par contre le repas frugal laisse tout le monde sur sa faim.

2 Septembre :

Réveil de très bonne heure. L’avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, parait-il !

Le petit déjeuner étant dans la lignée du repas de la veille, nous ne nous y attardons pas.

Après 4 heures de route, nous stoppons devant un panneau qui annonce : Beijing / Pékin 49 Kms.

Ce sera notre ultime arrêt avant la place Tian-An Men.

Nous mangeons rapidement une purée « maison » puis nous décorons un peu la voiture.

Les derniers kilomètres sont parcourus avec facilité. La police ayant bien fait son travail, pour une fois, en bloquant la circulation aux différents carrefours.

Nous alignons les voitures sur la PlaceTian-An Men devant le portait géant du président Mao.

La presse locale est là ainsi que de nombreux Pékinois.

Une euphorie générale parcours les équipages. Tout le monde est heureux d’avoir réussi son pari.

Certains retrouvent des membres de leurs familles venus les attendre sur place.

La séance de photos ne peut pas être trop prolongée. La police nous demande de circuler rapidement. En principe, la circulation et à plus forte raison le stationnement ne sont pas tolérés sur la place Tian-An Men.

Notre convoi en délire finit le parcours jusqu’à l’hôtel en klaxonnant dans les rues de Pékin.

C’est l’émotion qui domine à cet instant.

A notre arrivée à l’hôtel, nous avons droit à une belle réception. Des enfants en costume (style scout) nous présentent leur répertoire de chant, danse et scénette de théâtre.

Patrick Baudry, le parrain du Rallye, est présent avec d’autres personnalités françaises et Chinoises. D’autres amis du Rallye ont fait le voyage depuis Paris pour nous rejoindre ici.

Je fais à cette occasion la connaissance de Bruno, Mary et Patricia.

Cette dernière est originaire de la région Lyonnaise, ma région. Nous sympathisons rapidement après quels échanges.

Avec Guy, nous offrons du Beaujolais à Gérard et Jeannine : c’est le jour de leur anniversaire de mariage.

Nous donnons aussi quelques bouteilles de vin aux autres membres de l’organisation pour les remercier du dépannage de notre voiture au Pakistan ce qui nous a permis d’être là avec eux à Pékin.

Le repas du soir étant plutôt frugal nous allons dans un autre restaurant.

Il est situé au 29 ème étage d’un immeuble neuf. La salle à manger est panoramique nous y avons une vue sur toute la ville.

Une grande partie des Raiders vont ensuite en discothèque. En chemin, nous croisons un groupe de touristes Français intéressés ; ils me questionnent sur notre voyage jusqu’ici.

3 Septembre :

Je vais en ville avec Jean-Claude faire des achats. A midi, nous mangeons au restaurant dans un quartier populaire.

L’ambiance y est plutôt sympa jusqu’au moment ou Jean-Claude filme un autochtone un peu éméché.

Celui-ci nous prend à partie, la situation se tend rapidement. Un ami du chinois intervient et le fait sortir. Nous finissons de déjeuner tranquillement.

En début d’après midi, je retrouve Patricia à l’hôtel et nous décidons aller visiter la Cité Interdite.

Nous y pénétrons par la porte sud après avoir franchi les premiers remparts. Une cour immense s’ouvre devant nous.

De nombreux pavillons se succèdent, tous différents. Les toitures et les façades sont décorées de sculptures et peintures. C’est très beau ! Des dragons et des coqs sont souvent représentés.

Toutes les salles visitées sont fabuleuse en particulier la salle du trône.

Les bordures de toit sont couvertes de figurines aux allures méchantes. Elles ont un rôle symbolique de gardiens et de protection des lieux.

De chaque coté de la cour principale, d’autres bâtiments cachent ce que fut l’intimité des Impératrices. Leurs meubles et accessoires sont toujours là, témoins de la vie d’autrefois.

Nous arrivons à la porte nord un peu avant l’heure du rendez-vous.

Avec Patricia nous retournons attendre dans les jardins sur une aile latérale de la Cité Interdite.

Plus tard nous rencontrons Thierry ; il nous invite à prendre le taxi avec lui pour aller faire du shopping au Friendchip shop.

Le taxi nous balade dans des ruelles et finit par nous faire du marchandage pour du change.

Nous n’acceptons pas car le taux qu’il nous propose est moins favorable que le taux couramment pratiqué.

En chine, le Yuan est la monnaie officielle, mais il y est disponible sous deux appellations :

Le Rimimbi, qui est l’argent du peuple chinois et le Fec mis en place pour les étrangers et utilisable dans des magasins plus prestigieux.

1 Fec = 2 francs environ. Le taux de change des Fecs est supérieur à celui des Rimimbis.

Au magasin, nous faisons la chasse à d’éventuels souvenirs et cadeaux. J’achète un peignoir noir en soie 85fecs, des t-shirts à 10fecs, des napperons de 40 à 60fecs et une tunique pour Émilie ma filleule.

Ce soir, nous allons à une réception au restaurant « le Canard laqué ». Nous y sommes accueilli par les autorités du tourisme chinois. Les discours de félicitations et de remerciement se succèdent. Ils sont chaleureusement applaudis.

Surtout celui d’Alain et des autres membres de l’organisation. Puis celui de l’intermédiaire chinoise qui a négocié pour nous notre venue avec les plus hautes autorités de l’administration du pays.

L’ambiance est à la fête ; les verres d’alcool se suivent de près. Je reste très sobre contrairement à certains.

4 septembre :

Nous partons visiter la Grande Muraille.

Dans le bus pendant le trajet, notre guide, nous parle de la vie en chine. Elle nous apprend que Pékin est en pleine mutation. Il y a beaucoup de chantiers de construction.

Les familles vivent le plus souvent à 3 générations dans le même appartement avec une pièce de vie par génération. Le salaire moyen est de 90 Yuans, le loyer de 6 à 8 Yuans et un vélo 800. Les jeunes pour se marier doivent pouvoir acheter une télé, un frigo, un transistor et un magnétophone. A Pékin, il est possible d’avoir un chat ou des oiseaux mais les chiens y sont interdits. L’école est obligatoire de 6 à 16 ans.

Nous arrivons à la Grande Muraille. C’est un monument vraiment fabuleux surtout si l’on tient compte de l’époque de sa construction (220 à 300 ans avant Jésus Christ).

Elle mesura à une époque au total 6 259 Kms de longueur et a été construite sur plusieurs centaines d’années.

La partie que nous visitons parcourt une crête de montagne et certaines portions sont très pentues. Les marches en escaliers peuvent avoir plus de 50 centimètres de hauteur ; s’y promener est plutôt sportif.

Une foule nombreuse s’y presse (80 000 visiteurs par jour). Du haut des remparts nous admirons les superbes paysages environnants.

Sur le chemin du retour, nous faisons un détour pour aller au « Magasin de l’amitié » faire quelques emplettes supplémentaires. C’est un vaste magasin réservé exclusivement aux étrangers. Le nombre d’articles présentés est impressionnant.

Ce soir, nous sommes reçus à l’ambassade de France. Tout le monde est sur son 31, enfin dans la mesure du possible, vu le triste état de nos habits après ce long périple.

Les filles du Rallye se démarquent quand même ayant fait un effort vestimentaire. Je remarque que Patricia est superbe dans une longue robe d’un beau bleu.

Les discours s’enchaînent une fois de plus. Les petits fours ne calmeront pas notre faim. Nous finirons dans un restaurant qui sert de la cuisine Italienne.

5 septembre :

Guy est tiré au sort pour emmener notre voiture au port. Elle sera embarquée sur un porte container dans quelques jours.

Après le petit déjeuner, je cherche quelqu’un qui voudrait visiter le Zoo.

Personne ne semble intéressé par le zoo ; finalement je vais avec Mary et Bruno visiter le Temple du Ciel. Ce temple a la particularité d’être circulaire. Le parc qui l’entoure est magnifique.

Nous testons le mur de l’écho ; c’est impressionnant, une personne qui parle normalement est entendue très loin à l’autre bout du mur. En fin d’après midi, nous arrivons au Mont Charbon. Il surplombe la ville et la Cité Interdite.

Le soir, Guy n’étant toujours pas de retour, c’est avec Mary et Bruno que je vais souper en ville. Ce restaurant, voisin du Beijing Hôtel est très sympa. Nous sommes reçus par une hôtesse en robe fourreau aux broderies traditionnelles d’un joli effet. C’est plutôt sexy car sa robe est fendue haut sur le côté. Nous mangeons du canard laqué. Je ne connaissais pas encore c’est très bon.

6 et 7 septembre :

Nous retournons tous sur la place Tian An Men. Nous allons y faire nos dernières photos devant le portrait du président Mao. Une photo de groupe avec nos amis Chinois immortalisera cet instant unique.

Le champagne coule à nouveau pour fêter ça.

Ensuite, nous allons visiter le Palais d’été. C’est un endroit très décoré avec de nombreuses peintures traditionnelles. Certaines fresques sont particulièrement fines. L’intérieur est gardé en l’état et a toujours l’aspect luxueux de l’époque. La célèbre impératrice Douairière Cixi y a vécu.

En début d’après midi, à l’hôtel, c’est le branle bas de combat. Nous plions bagages.

15 h 30 départ vers l’aéroport pour un décollage prévu pour 18 h 30.

Nous respectons cet horaire.

Une escale à Shanghai et une autre à Sharga couperont les 18 heures de vol avant Paris.

A l’arrivée à Paris, Alain fait un dernier discours et nous donne rendez-vous le 12 octobre pour la remise des prix du concours « Photos et reportages ».

C’est ensuite la séance d’adieu avant la dispersion par petits groupes.

Ces deux mois d’aventures en commun ne semblent pas avoir fait naître de grandes affinités entre les équipages participants.

C’est généralement sans grande émotion que nous nous saluons.

Patrick propose de nous accompagner à la gare de Lyon, son frère est venu le chercher en voiture.

Nous faisons un détour pour laisser Jean-Claude chez des amis en ville et filons à la gare.

Nous buvons un dernier verre avec Patrick et son frère avant de nous séparer!

Dans deux heures nous serons rentrés à Lyon.

Il nous restera à jamais de grands souvenirs de cette expédition merveilleuse.

Fin de cette belle aventure….